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              L’art à l’épreuve du corps, le corps à l’épreuve de l’art»

       Par Patricia Touboul, maîtresse de conférences en esthétique et

           philosophie de l’art à l’université Paul-Valéry, Montpellier-III.

 

                 Dans son éloge de Michel Ange, l’historien de la Renaissance Giorgio Vasari affirme que la parfaite représentation du corps humain est le « but suprême de l’art » : y parvenir, c’est prouver que l’artiste est savant, mais aussi que, par cette science,il devient possible de transmettre aux hommes la connaissance de ce qu’ils sont et,si l’homme est la mesure de toute chose, de ce qu’est le monde. Il y a donc bien une épreuve du corps pour l’art, par laquelle l’artiste témoigne de son savoir et de sa probité.

                 Dans l’art contemporain qui s’est fait jour au tournant des années 1960, cette épreuve a pris une forme plus radicale à travers la performance, où le corps de l’artiste devient le matériau par lequel s’opère cette transmission. Si le corps ne ment pas — « les pleurs de mon corps sont infalsifiables » déclare Jan Fabre —, cette issue, qui a pu déranger une partie du public et de la critique, n’en prolonge pas moins l’idéal classique d’un art véridique au service d’une haute mission.

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